mercredi 3 juillet 2013

Regards croisés : le fat-bashing

Plumpeuses, plumpeurs,

On aborde aujourd'hui une autre face du monde des ronds : le fat-bashing.
Ce terme, inventé par les Américains, associe la notion (franche et brutale) de fat "gros" et le verbe to bash qui veut dire "frapper, tabasser" (la semaine prochaine, interro sur les verbes irréguliers !). Littéralement : "le passage à tabac des gros". Ce concept traduit le passage à tabac mental qui est infligé aux gens un peu plus moelleux que la moyenne.

Ce fat-bashing est soudainement popularisé par la décision de Samoa Airlines de faire payer les passagers en fonction de leur poids. En effet, désormais, le prix du billet est fixé par cette traîtresse de balance. Pour les courtes distances, il faudra compter 1 dollar par kilo. Pour de plus longs trajets, cela pourra monter jusqu'à 4,16 dollars (3,20 euros). Qui a sérieusement envie d'entendre, à quelques instants de partir en vacances : "Y'en a 400 grammes en plus... Bon allez, c'est la maison qui offre !"

Il faut dire que Samoa ferait un consulat pour Plump : près de 80 % de la population y pète les formes. L'accueil de cette nouvelle ayant été plutôt frais, Samoa Airlines essaye de rattraper le coup en proposant des sièges "XL", un peu plus larges que la moyenne (on aimerait surtout plus de place pour les jambes...).

Le fat-bashing se retrouve souvent dans l'attitude, le regard des gens qui jugent (ce qu'ils ne connaissent pas). C'est Haley Morris-Cafiero qui a immortalisé cette attitude et l'essence du fat-bashing dans sa série de clichés "Wait Watchers". Elle, plumpy anonyme dans une rue grouillante, prend en photo à leur insu les gens qui la toisent d'un regard de dégoût.
La plus emblématique des photos de la série "Wait Watchers" : 
des policiers tournent Haley Morris-Cafiero en dérision.


L'émergence du fat-bashing fait que de nombreux forums éclosent pour aider les victimes à en parler et à dédramatiser ces aggressions gratuites. Reddit, Tumblr et autres plateformes accueillent différents types de confessions : bashés, basheurs, coachs sportifs, psychologues ou tout simplement des personnes tolérantes qui montrent que, heureusement, le fat-bashing est condamné.

Car il ne faut pas baisser les bras : avoir un postérieur un peu plus confortable que la moyenne n'est pas un crime. (et de toutes façons, c'est où ça, les îles Samoa ?)


Margaux

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